Le Pool blanc


Profitant de l'impulsion décisive que semble assurer le Plan Schuman dans le domaine de l'intégration sectorielle européenne, le gouvernement français lance en septembre 1952 un projet original de Communauté européenne de la santé publique. Il propose aux pays membres de l'OECE de mettre en place un marché commun des médicaments et du matériel médico-chirurgical avec une harmonisation des programmes de recherche contre la toxicomanie, les épidémies et l'alcoolisme. Outre l'adoption d'une pharmacopée européenne, le projet de pool blanc préconise aussi la construction de structures hospitalières communes, l'échange de la documentation médicale et l'organisation d'enquêtes sur les conditions sanitaires et les législations sociales des pays membres. Ce programme s'offre comme un complément des activités déjà menées en Europe par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).


Le pool blanc fait l'objet d'une conférence qui réunit à Paris, les 12 et 13 décembre 1952, les représentants des six pays membres de la CECA, de la Grande-Bretagne, de la Suisse et de la Turquie. On y discute de l'avant-projet de traité présenté par Paul Ribeyre, ministre français de la Santé publique et de la Population. Mais cette proposition est vivement combattue par les laboratoires pharmaceutiques et par les industries cotonnières qui fournissent les hôpitaux et qui se montrent hostiles à toute solution supranationale. Le projet est alors confié au Conseil de l'Europe qui ne parvient toutefois pas à le concrétiser.


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