Le 14 mars 1990, le Parlement européen adopte une résolution dans laquelle il insiste notamment sur la nécessité de transformer rapidement la Communauté européenne en union politique, sur une base fédérale, au-delà du marché unique et de l'Union économique et monétaire (UEM) tout en affirmant sa volonté d'établir les conditions d'association de l'Assemblée aux travaux de la Conférence intergouvernementale (CIG).
Considérant que le moment est venu de "transformer l'ensemble des relations entre les États membres en une Union européenne et de doter celle-ci des moyens d'action nécessaires", François Mitterrand et Helmut Kohl proposent, dans un message conjoint adressé le 18 avril 1990 au président du Conseil européen, de "lancer les travaux préparatoires à une conférence intergouvernementale sur l'Union politique" complémentaires des travaux en cours préparant la conférence intergouvernementale sur l'Union économique et monétaire.
Le 28 avril 1990, réunis en Conseil européen spécial à Dublin, les chefs d'État ou de gouvernement des Douze décident l'intégration de l'Allemagne réunifiée dans la Communauté européenne.
Par cette résolution du 11 juillet 1990, le Parlement européen se félicite de la convocation d'une conférence sur l'Union politique, qui élargit l'ordre du jour de la prochaine réforme des traités au-delà de l'Union économique et monétaire. Considérant que la séparation entre les relations économiques extérieures et les questions relevant de la Coopération politique européenne (CPE) est difficile à maintenir dans la pratique, le Parlement européen demande le traitement des deux volets de l'action de la Communauté sur la scène internationale dans le cadre communautaire.
Dans son avis du 21 octobre 1990, la Commission européenne se prononce pour une Communauté unique qui engloberait les politiques communautaires et la coopération politique européenne (CPE), les soumettant aux mêmes institutions et aux mêmes procédures de décision.
Le 6 décembre 1990, le président français François Mitterrand et le chancelier allemand Helmut Kohl adressent à Giulio Andreotti, président du Conseil européen, un message commun en faveur d'une union politique de l'Europe.
Dans son édition d'été 1990, la revue fédéraliste L'Europe en formation revient sur le Conseil européen de Dublin des 25 et 26 juin 1990 et souligne la nécessité pour l'Europe des Douze de mener une politique extérieure commune afin d'assurer sa présence dans le monde.
Le Conseil européen de Rome (14 et 15 décembre 1990)
Le 15 décembre 1990, le Conseil européen de Rome fournit dans ses conclusions le cadre dans lequel vont se dérouler les deux conférences intergouvernementales (CIG), sur l'Union économique et monétaire (UEM) et l'Union politique, ouvertes officiellement à Rome à la même date.
Photo de famille du Conseil européen de Rome des 14 et 15 décembre 1990 qui fournit dans ses conclusions le cadre dans lequel vont se dérouler les deux Conférences intergouvernementales (CIG) sur l'Union économique et monétaire (UEM) et sur l'Union politique.
Le Conseil européen de Luxembourg (28 et 29 juin 1991)
Le 18 juin 1991, la présidence luxembourgeoise du Conseil dépose un projet de traité sur l'Union issu des travaux des conférences intergouvernementales sur l'Union politique et sur l'Union économique et monétaire (UEM) lancées le 15 décembre 1990 à Rome. Ce projet, qui propose pour l'Union une structure à trois piliers, débouchera sur la signature, le 7 février 1992 à Maastricht, du Traité sur l'Union européenne.
Les 28 et 29 juin 1991, le Conseil européen de Luxembourg se félicite des avancements des travaux des deux conférences intergouvernementales sur l'Union économique et monétaire et sur l'Union politique et réaffirme que la décision finale sur le texte du traité sur l'Union politique et l'Union économique et monétaire sera prise au Conseil européen de Maastricht des 9 et 10 décembre 1991.
Dans son édition d'été 1991, la revue fédéraliste L'Europe en formation analyse le projet de traité sur l'Union européenne de la présidence luxembourgeoise et relance le débat sur la "vocation fédérale" de l'union.
Dans cette interview, commentant les travaux de la Conférence intergouvernementale (CIG) sur l'Union politique, Jacques Santer, ancien Premier ministre et ancien ministre des Finances du Luxembourg, explique l'origine de la structure institutionnelle des trois piliers que la présidence luxembourgeoise a proposée le 17 avril 1991 pour le futur traité sur l'Union européenne.
Le Conseil européen de Maastricht (9 et 10 décembre 1991)
Les 9 et 10 décembre 1991, les chefs d'État et de gouvernement des Douze se réunissent en Conseil européen à Maastricht afin de dégager un accord sur le traité sur l'Union européenne.
«Maastricht. Union politique». Le 9 décembre 1991, le caricaturiste allemand Walter Hanel illustre la volonté du chancelier allemand Helmut Kohl et de François Mitterrand, président de la République française, de profiter des négociations pour la révision des traités européens pour mettre en place une union politique européenne face à un John Major, Premier ministre britannique, assez peu enthousiaste.
Le 10 décembre 1991, le chancelier allemand Helmut Kohl (au centre), le ministre des Affaires étrangères Hans-Dietrich Genscher (à g.) et le porte-parole du gouvernement allemand Dieter Vogel (à dr.) tiennent une conférence de presse sur les résultats du Conseil européen de Maastricht.
Le 12 décembre 1991, commentant les résultats du Conseil européen de Maastricht, le quotidien français Le Monde examine la portée du nouveau traité sur l'union politique et fixe les nouveaux enjeux économiques, monétaires et sociaux de la construction de l'Europe.
Le 11 octobre 1991, dans la perspective du Conseil européen de Maastricht, les ministres des Affaires étrangères de France, d’Allemagne et d'Espagne énoncent, dans un communiqué conjoint, les principes essentiels sur lesquels doit se fonder le nouveau traité. Ils précisent, entre autres, que l'Union de l’Europe occidentale (UEO) fait partie intégrante du processus menant à l'Union européenne et qu’elle pourra être chargée de mettre en œuvre la politique de sécurité et de défense.
Le 17 novembre 1991, un mois avant la réunion à Maastricht des chefs d'État et de gouvernement des Douze, le quotidien espagnol El País déplore que les propositions du gouvernement de Madrid n'aient pas été retenues dans les négociations préparatoires et dresse un tableau pessimiste pour la conclusion du traité sur l'Union européenne.
"Union politique-La Belle au bois dormant et les princes". En 1992, s'inspirant du conte de la Belle au bois dormant de l'écrivain français Charles Perrault, le caricaturiste allemand Hanel illustre les efforts du chancelier Helmut Kohl et de François Mitterrand, président de la République française, pour promouvoir la mise en place d'une Union politique européenne face à un John Major, Premier ministre britannique, assez réticent.
Dans cette interview, Élisabeth Guigou, ancienne ministre déléguée chargée des Affaires européennes de 1990 à 1993, décrit les principales discussions menées au cours des travaux des conférences intergouvernementales sur l'Union politique et sur l'Union économique et monétaire (UEM) lancées le 15 décembre 1990 à Rome et lors du Conseil européen à Maastricht des 9 et 10 décembre 1991, discussions ayant permis de dégager un accord sur le traité sur l'Union européenne.